Itinéraires professionnels

« Si vous n’essayez jamais, vous ne réussirez jamais, mais si vous essayez, vous risquez de vous étonner vous-mêmes »

Lama Thubten Yéshé

Je suis traductrice de formation. J’ai travaillé longtemps dans le monde associatif, de la solidarité internationale, du développement local. D’un métier à l’autre, d’une pratique à l’autre, d’une formation à l’autre, un fil conducteur : le corps, la santé préventive,  l’alimentation, la terre et la transmission.

Mes racines son paysannes par mes grands parents serbes et j’ai vécu une vie essentiellement citadine  à partir de mes vingt ans.

J’ai intensément partagé la vie des Palestiniens dans les camps de réfugiés au Liban pendants onze ans.

 

Puis quinze années de vie citadine à Paris.

La rencontre avec Pierre Rabhi a valorisé mes racines paysannes, m’a rendue consciente de ma relation profonde avec la terre,  le végétal et la planète. Elle a aussi été un moteur puissant pour trouver le courage de quitter la ville et m’installer à la campagne, en Drôme provençale, aux paysages, odeurs, couleurs si proches de cet autre côté de la Méditerranée bien-aimée : Liban, Palestine.




Un enthousiaste projet de « terre », de vie paysanne : Oasis de la Roche Bleue. Projet entravé. Mais une expérience riche, au cœur des problématiques de l’agriculture biologique paysanne. De la solidarité  humaine aussi.

Et l’enseignement heureux de cette période  difficile : le chêne solide casse, le bambou, souple, se plie,  évite les tempêtes, et se relève.  Ainsi  a survécu notre Oasis, remodelé par ce lâcher prise !

 


Le « Creuset Soleil » que j’ai créé en 2000, premier restaurant biologique dans notre région, m’a permis  d’exercer ce qui est propre à une traductrice : le LIEN. Entre les deux côtés de la méditerranée, entre la terre et l’assiette, l’assiette et le corps. J’ai aussi eu besoin de rendre aux femmes réfugiées palestiniennes et paysannes libanaises ce qu’elles m’ont transmis : l’amour de leur terre par le biais de leur art culinaire et l’art de l’hospitalité.

Plus douée pour la pédagogie que pour le commerce j’ai vite commencé à organiser des ateliers et des  formations de jeunes porteurs de projets an agriculture biologique, passage au bio dans les cantines scolaires, pour animatrices et animateurs de centres de loisirs.

 



Plusieurs années d’animation auprès des enfants,   dans les centres de loisirs, stages de cuisine bio végétarienne, ont été un chemin heureux qui m’ont permis d’expérimenter ce que j’aime : fabriquer de la mémoire positive en lien avec la terre et la nourriture. J’ai découvert mes dons de la pédagogie et le cœur de ma transmission : contribuer à faire grandir.

Pendant  la dizaine d’année de la transmission de mes connaissances  du « manger sain, bio, équilibré, simple et pas cher » j’ai été particulièrement  marquée par des jeunes femmes et jeunes mères confrontées à l’urgence de prendre en main leur alimentation parce que rien ne leur a été transmis sur ce sujet.

Marquée aussi par ces femmes en pleine maturité qui ont passé leur vie à courir dans les corridors étroits de la vie moderne et qui, lorsqu’elles se posent enfin pour prendre soin d’elles ou de leurs petits enfants, doivent tout réapprendre : leur alimentation, leur santé, leur corps.

 



Interpelée par les hommes, moins nombreux aux ateliers, mais tout autant en recherche de mieux être pour eux et leurs enfants.

Touchée surtout par ces jeunes personnes lassées d’entendre des règles, des injonctions provenant de différentes écoles et lignées diététiques et publicitaires, qui ne savent pas se faire leur propre opinion. Pourtant, dans leur for intérieur, elles ont des intuitions, des envies de faire autrement.

Alors j’ai écrit le livre « Alimentation juste, quelques repères et un peu de sagesse » avec  lequel  j’ai voulu répondre à un besoin ressenti auprès de tous ces publics au fil des années : avoir une information de base permettant une réflexion autonome et inventive.

Tout naturellement, en avançant dans l’âge et accumulant ces expériences de vie, j’ai commencé à rêver de créer une école des femmes.

Prend vie alors, à partir de 2012,  le projet « Nourrir la vie : transmission de femmes à femmes ».